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dimanche, 11 mai 2014 16:39

Vers des relations basées sur des échanges économiques 

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Horace Campbell a souligné de manière tranchée que la fuite des capitaux hors d’Afrique est permanente et constante. Incontestablement, le fait que l’Afrique demeure le réservoir de la puissance européenne et américaine et peut être même actuellement de l’Asie, sans que la  population africaine puisse en bénéficier laisse supposer que les africains ne comprennent pas l’économie mondiale. Il existe hélas, un autre problème  majeur, c’est celui de l’incapacité des économistes et des politiciens africains de se soustraire à l’esclavage d’une économie capitaliste ou marxiste.  

 

Il n’y a pas d’exemple dans notre histoire récente qui atteste de l’appréciation d’une contribution africaine en termes d’échanges, de transactions ou de négociations dans le contexte d’une perspective  africaine mondiale. C’est comme si nous avons abandonné toutes les idées africaines anciennes au profit des nouvelles formes d’économies capitalistes. En fait, l’économie marxiste a fait son chemin et tout l’espace économique mondial a été livré aux capitalistes. Un tel système d’exploitation pille non seulement les richesses de l’Afrique  mais aussi et surtout lui opte toute humanité. C’est la raison pour laquelle Afrocentricité International encourage ses membres partout dans le monde, à promouvoir de façon impérative la philosophie d’une économie humaine. Cette philosophie économique, outil fondamental pour la réalisation  de la Déclaration de Sirte, l’Acte de la Constitution de l’Union Africaine, ne se limitera pas uniquement à la Banque Africaine d’Investissement, ni à la Banque Centrale Africaine ou au Fonds Monétaire Africain.

En effet, nous sommes en train de construire une nouvelle orientation économique fondée sur les principes des valeurs africaines. Le fait que la nature des activités d’économie prédatrice orchestrées par des pouvoirs accumulateurs de richesses tels que l’Amérique, l’Asie,  l’Europe et plus précisément, des Etats-Unis, de la Chine, du Japon, de l’Allemagne et de la France tiennent les nations les plus pauvres dans un étau n’est un secret pour personne. C’est pour cette raison que l’objectif de notre perspective économique doit avoir deux volets : (1) l’affirmation des valeurs africaines et (2) la protection des ressources africaines contre les prédateurs. Si nous ne faisons pas preuve d’un effort conscient pour introduire nos valeurs africaines dans le système économique, nous perdrons la bataille pour la préservation des ressources africaines en vue de notre développement.

Les relations sociales ont toujours été à la base de l’économie africaine. La place d’un individu dans la communauté sociale et la relation qu’il entretient avec son prochain jouent un rôle essentiel dans la spécificité de la transaction économique. C’est ainsi qu’Afrocentricité International cherche à s’interroger sur la manière par laquelle nos ancêtres étaient capables de vivre dans des communautés à l’intérieur  desquelles personne ne s’enrichissait au dépens des autres et où les échanges de biens étaient fondés sur les relations sociales que les personnes entretenaient entres elles. Cette conception s’opposait à l’idée selon laquelle les relations économiques influencent les relations sociales. Bien sûr que non, selon la philosophie africaine, les relations sociales conditionnaient les relations économiques. Par conséquent, si nous n’adaptons pas intelligemment notre façon de produire, d’échanger et de survivre comme par le passé, nous ne serons pas capables de réaliser les deux projets qui garantissent une nouvelle orientation économique. A partir des bases actuelles, c’est le moment pour les économistes africains d’amorcer une réflexion fondée sur les relations sociales comme pierre angulaire de l’économie mondiale. 

 

Dr Molefi Kete Asante, Organisateur International

Afrocentricity International

Lu 21136 fois Dernière modification le dimanche, 11 mai 2014 16:40

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